Tout un chacun, votre jour ou l’autre, tot ou tard, pour une raison ou pour une autre, a eu affaire ou aura affaire au commissariat en rue Malartic.

Tout un chacun, votre jour ou l’autre, tot ou tard, pour une raison ou pour une autre, a eu affaire ou aura affaire au commissariat en rue Malartic.

Nous sommes tous des ressortissants potentiels de l’hotel de police auquel un magasin, a l’instar du Quai des Orfevres a Paris, a donne le nom, si bien que le nom propre reste devenu nom commun. Ecoutez les gens dans la rue ou i  propos des radios, ils ne disent plus : « mi sar commissariat », mais « mi sar Malartic ». Deja entre les deux guerres l'impasse Malartic hebergeait au 06 23 la « prison des jeunes filles ». Mais son plus grand titre de fierte restera la bicoque situee a l’angle de la rue Suffren, ou vecut jusqu’a l’age de soixante annees notre dernier chanteur des rues, Henri Madore.

L’hotel de police, dit « Commissariat Malartic » (Cliche JCL)

Mais qui est Malartic ?

Le 3 juillet 1730 naissait a Montauban, dans le Quercy, aujourd’hui chef-lieu du Tarn-et-Garonne, Anne-Joseph-Hippolyte de Maures de Malartic. Malartic entra dans l’armee en 1745 a l’age de 15 ans. En 1755 il mena une brillante campagne au Quebec (une metropole du Canada a d’ailleurs pris le nom de Malartic). Cela fut par la suite envoye en Guadeloupe et en Martinique, puis a Saint-Domingue (dans l’ile d’Haiti) Afin de reprimer nos revoltes des esclaves. En 1792 il fut nomme gouverneur general de l’Ile-de-France (ile Maurice). Et en 1796 c’est lui qui refoula les agents du gouvernement Baco et Burnel venus mettre en application le decret d’abolition de l’esclavage en iles de France et de Bourbon, prononce par le Directoire. Mes esclaves de Maurice devront tarder i  nouveau 39 ans avant d’etre liberes et ceux une Reunion 52 annees. Notre general Malartic mourut quatre annees apri?s, en 1800, a Port-Louis.

Henri Madore dans sa cour, 7 rue Malartic.

Mais qui etait Madore ?

De le bon nom Henri Madoure, Madore est ne le 11 avril 1928. Dans les annees cinquante j’habitais au 21 bis une rue Malartic. Et j’allais a pied au Lycee Leconte de Lisle, le vrai, celui qui jouxtait l’eglise de l’Assomption. Je passais donc quatre fois avec jour devant le n° 7, la maison de Madore. Madore reste ainsi indissociable de l’univers de mon enfance : le Jardin de l’Etat, un magasin Malartic, l'impasse du Ruisseau des Noirs (qui etaient encore des rues en terre) et la boutique « Etoile des Neiges ».

Madore fut notre soir chanteur des rues, en meme temps que notre premier chansonnier creole moderne. Il nous a legue la mythologie irremplacable du petit peuple de Bourbon, a Notre charniere en colonie et du departement.

Je l’avais sacre a l’epoque « le Brassens reunionnais » et je ne croyais gui?re si bien dire : « chanteur a guitare », auteur-compositeur-interprete, artiste musicien et artisan des mots, menant sa propre « carriere » autant que le lui permettaient la boheme, la misere et l’alcool, en professionnel soucieux de le « image », Cela reste ainsi entre, de le vivant, dans la legende. *

La rue Malartic, anciennement « rue du Jardin », prenait sa source dans l'impasse Bertin, au carrefour des « trois boutiques chinois ». L'impasse Bertin n’avait toujours pas ete percee pour amenager le prolongement une rue Malartic jusqu’a la rue du Ruisseau des Noirs, face a l’Allee des Manguiers, tel c’est l'eventualite actuellement.

Ce carrefour strategique des trois boutiques constituait le « quartier general » de Madore. C’est la qu’il se produisait Afin de des « quat’sous » ou un verre de rhum (« demi-quart, inn gorgee », disait-il).

Plan du quartier en annees 50 (JCL).

Sur la premiere section allant de la rue Bertin a un magasin Poivre (qui se prolonge par un magasin Colbert) nous pouvions relever au sein des annees cinquante les noms des familles Andoche, Orrico, Legros ou Dubard, pour autant qu’il m’en souvienne. Du carrefour Poivre-Colbert a la rue du General de Gaulle (ancienne rue Dauphine) seul le caractere des numeros impairs donnait via des habitations. Sur son flanc ouest la rue Malartic etait Effectivement bordee via le mur d’enceinte du Jardin de l’Etat. Au pied du mur des pietons pouvaient circuler sur des trottoirs en galets, des galets bien lisses du bord de mer, accoles a la verticale. Ces trottoirs en galets faisaient pratiquement nos trois-quarts du mur d’enceinte du Jardin de l’Etat, en particulier le long une rue Bertin ainsi que la rue Poivre. Malheureusement, en depit des interventions que nous avons menees ces dernieres annees aupres des services une Mairie de Saint-Denis, les trottoirs en galets ont ete detruits. Ils ont cede la place a des trottoirs en beton. Quelques portions ont survecu a la frenesie cimentiere via le cote droit une rue Poivre, mais elles ne tarderont vraisemblablement nullement a disparaitre.

Le mur du Jardin, du cote de la rue Malartic, a ete eventre pour ceder le poste a un « barreau », comme algorithme dabble c’est egalement la situation du cote d'la rue une Source, a Notre hauteur du Conseil General. Le trottoir du cote une rue Malartic a concernant sa part ete envahi via un parking situe juste en face de l’hotel de police, a usage des hotes de passage et des habitues. Et enfin, le soir « boute » en rue a ete sacrifie d’abord via l’autel d'la culture, sous l’acronyme d'un CRAC (Centre Reunionnais d’Action Culturelle) puis sur celui de l’environnement, sous l’acronyme d'un GLAIVE (Groupement de Lutte Antivectorielle d’Insertion et de Valorisation de l’Environnement). Mazette, excusez du minimum ! Damocles n’en demandait gui?re tant !

des plaques, 30 ans avant Wegener…

La fond (survenue le 4 avril 1924) le surprit alors qu’il crayonnait votre dessin du Cap Bernard qu’il voulait Realiser paraitre a la fin du livre cinquieme.

(Extraits d’une causerie prononcee le 22 Fevrier 2012 au Lycee de Belle Pierre a l’occasion en remise solennelle de medailles dans l’ordre des Palmes academiques).

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